Action
Fait de produire un effet, manière d’agir sur quelqu’un ou quelque chose.1Affaires autochtones et du Nord Canada
Ministère qui est le lien principal entre le gouvernement fédéral et les peuples autochtones au Canada.3Autonomie gouvernementale des Autochtones
Structure officielle grâce à laquelle les communautés autochtones peuvent contrôler l’administration de leurs membres, de leurs terres, de leurs ressources, ainsi que des programmes et des politiques connexes, par l’intermédiaire d’ententes passées avec les gouvernements fédéral et provinciaux.3Autoroute des larmes
« L’autoroute des larmes » (the « Highway of Tears » en anglais) est la route A-16 traversant les montagnes d’est en ouest dans la province de la Colombie-Britannique et où près d’une vingtaine de jeunes femmes, pour la plupart des autochtones, ont disparu depuis 1994. Cette portion de l’autoroute 16, située entre Prince Rupert et Prince George, s’étale sur 724 kilomètres au nord de la Colombie-Britannique, reliant au passage une multitude de territoires et de réserves appartenant à des communautés autochtones.Bande
Le gouvernement canadien utilise le terme bande pour décrire l’unité locale qu’administre le ministère des Affaires autochtones et du Nord Canada. Les bandes incluent les dizaines de sociétés autochtones complexes qui étaient traditionnellement organisées en tribus ou en chefferies. Il existe plus de 600 de ces bandes administratives modernes. Elles fonctionnent comme de petites municipalités autochtones et sont gérées par des conseils de bande élus selon la Loi sur les indiens du Canada. 3Aujourd’hui c’est un conseil de bande qui gère la destinée de la communauté, mais dans le temps, à ce que j’en sais, t’avais un chef qui était souvent un aîné, nommé par les femmes, le porte-parole si on veut, qui s’occupait des affaires générales, mais t’avais aussi un chef de guerre, t’avais des gens qui avaient des rôles bien définis dans la communauté. Mais aujourd’hui, tout est centralisé au Conseil de bande qui gère l’entièreté des services et les programmes dédiés à leurs membres. Avant les chefs étaient nommés jusqu’à la mort. Aujourd’hui t’as des élections aux deux ans.
Broderie
Ouvrage consistant en points qui recouvrent un motif dessiné sur un tissu ou un canevas. Les broderies en poils d’orignal ou en piquants de porc-épic ainsi que les appliqués en perles ou en fils à broder servent à laisser une marque sur l’objet, permettant à une personne, à une famille ou une à nation de se distinguer. L’apparat et un outil identitaire et protocolaire dans les échanges politiques.5Colonisation
La relation entre colonisateur et colonisé est une relation de dominance entre un groupe dominant et un groupe dominé. Le colonisateur prend possession d’un espace, d’un lieu déjà habité. Il s’y installe avec ses habitudes et ses manières de faire à lui. On peut penser que la relation colonisateur-colonisé ne s’est pas fait de manière harmonieuse et qu’elle a laissé des traces. Méfiance, ignorance, sentiment de perte, discrimination, injustice, fortes émotions et situations marquantes ont servi à briser les relations. Historiquement, et encore actuellement, si on pense aux pays en voie de développement, cette situation est très fréquente et elle contribue à créer des écarts importants entre les cultures, ce qui marque la suite des relations interculturelles.7Vers les années 1851, il y a eu la loi de la colonisation partout dans la province de Québec. Les prêtres avaient la mission de développer des paroisses comme ça a été le cas ici. Deux frères Langevin ont eu un grand rôle à jouer dans la perte de nos terres de Viger en 1870 ; un était monseigneur et l’autre, ministre responsable des Affaires indiennes à Ottawa. En 1879, nos terres ont été distribuées à des colons blancs, en échange de quelques centaines de dollars dont personne n’a vu la couleur.
Communauté
Groupe social dont les membres vivent ensemble ou ont des champs d’intérêt communs.1Contemporain
Qui est de la même époque que. Du temps actuel.1Culture
Ensemble des aspects intellectuels et artistiques d’une civilisation. La culture est un ensemble complexe qui inclut les savoirs, les croyances, les arts, les positions morales, les droits, les coutumes, ainsi que toutes les autres capacités et habitudes acquises par un être humain en tant que membre d’une société. 6Dans la culture, tout est important. Pour moi, ce qui est important, c’est ce que l’on mange. La culture, c’est collé avec ce que les ancêtres ont consommé. Pour manger du poisson, tu vas à la pêche ; du lièvre, tu vas aux collets. Si tu veux manger du caribou, il faut que tu ailles à la chasse. En même temps, tu fais des activités traditionnelles en partant à la chasse. Tout en mangeant, tu fais tes activités traditionnelles. C’est pas en allant chercher un hamburger au McDonald que tu vas faire des activités traditionnelles.
Deuil
Douleur, affliction que l’on éprouve lors de la mort de quelqu’un. Faire son deuil de quelque chose; se résigner à en être privé.1Discrimination
Fait de traiter une personne injustement soit en lui imposant des fardeaux, soit en l’empêchant d’avoir accès aux privilèges, aux bénéfices ou aux avantages offerts à d’autres en raison de sa race, de sa citoyenneté, de son état familial, d’un handicap, de son sexe ou d’autres caractéristiques personnelles.Le jugement rendu par le Tribunal canadien des droits de la personne le 27 janvier 2016 constate une discrimination systémique à l’égard de nos enfants. Alors qu’ils représentent moins de 4 % de la population canadienne, ils constituent 48 % de la population des 30 000 enfants canadiens confiés à d’autres familles que la leur. Ce déracinement, souvent loin de leur famille, correspond à un déplacement plus grand que celui opéré par les pensionnats. Le jugement confirme que pour les Autochtones, les services ne correspondent pas à ceux offerts aux non-Autochtones : 34 % moins de financement pour nos enfants, probablement plus à ce jour. Le tribunal parle de négligence pure et simple. Neuf ans pour en arriver à une évidence parce que Ottawa a investi 5 millions pour tenter de repousser la cause, 5 millions ! Nous ne demandons pas de privilèges, seulement l’équité. Avant 2008, la loi canadienne ne nous permettait pas, comme Indiens, de poursuivre pour motif d’inégalité. Nous avions été volontairement exclus de la loi, ça aussi c’est de la discrimination !
Empathie
Capacité de s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent.1Engagement
Action de se lier par une promesse ou par une convention.1Familles linguistiques – langues autochtones au Canada
Algonquiennes, Inuites, Athapascanes, Siouennes, Salishennes, Tshimshennes, Wakashanes, Iroquoiennes, Mitchif, Tlingit, Kutenai et Haïda sont les 12 familles linguistiques des langues autochtones parlées au Canada.8Hommage
Témoignage de respect, d’admiration, de reconnaissance.1Immersion
Fait de se plonger dans un milieu étranger.1Intergénérationnel
Qui se produit, concerne les relations entre les générations.1Introspection
Observation, analyse de ses sentiments, de ses motivations par le sujet lui-même.1Langues autochtones au Canada
Le Recensement de la population de 2011 a permis de dénombrer plus de 60 langues autochtones regroupées en 12 familles linguistiques distinctes, ce qui démontre la diversité des langues autochtones au Canada. Au pays, on compte environ 60 langues autochtones distinctes qui se divisent en dix familles linguistiques. Les langues autochtones au Canada témoignent d’une grande diversité en ce qui concerne leur structure et leur phonétique. Les mots de la plupart des langues autochtones sont complexes. Ils expriment souvent à eux seuls ce qu’une phrase anglaise ou française exprime; c’est pourquoi on considère ces langues comme des ensembles polysynthétiques avec des mots composés de plusieurs parties signifiantes (voir Familles linguistiques – langues autochtones au Canada, p. 76).3Les gens ne tiennent pas compte de notre réalité, du fait que notre première langue est l’innu. Je te parle en français parce que j’ai appris le français. Il peut me manquer un mot, je peux dire un mot de travers, je n’en suis pas gêné car ce n’est pas ma langue. Quand on aura fini l’entrevue, je vais retourner chez nous, je vais parler avec ma femme et mes enfants en montagnais. Mes amis, je leur parle en montagnais. C’est ça ma langue, ma langue c’est celle-là. OK, j’ai eu la chance d’apprendre le français, je me débrouille en français, je comprends très bien la mentalité québécoise, mais je suis un Autochtone.
Beaucoup de générations, même la nôtre aussi, on a été coupés de cette langue-là, il ne faut pas la perdre, la langue de la forêt, de la vie, de la chasse aussi. Chaque mot dans notre langue est une spiritualité, il ne faut pas la perdre. C’est beaucoup de respect dans les mots qu’on utilise. C’est sûr qu’un rapprochement entre les jeunes et les aînés serait important, amener les enfants vers leurs grands-parents, c’est là qu’ils vont transmettre les choses.
Nous voulons faire passer le message que notre langue est une langue vivante. C’est plus qu’une langue, c’est notre identité, notre culture, c’est qui nous sommes.
Loi constitutionnelle de 1982
Partie de la loi qui garantit aux peuples autochtones du Canada leurs droits déjà existants, bien que ceux-ci ne soient pas définis. Il est question de pratique ancestrale du territoire et du devoir de consultation lorsqu’un projet émanant du gouvernement du Canada peut nuire à ces territoires ou leur toucher.3 Il est question de pratique ancestrale du territoire, du devoir de consultation lorsqu'un projet émanant du gouvernement du Canada peut affecter ou toucher ces territoires.Loi sur les Indiens de 1876
Cette loi vise l’assimilation graduelle des autochtones en leur imposant un statut incompatible avec la pleine citoyenneté canadienne, en les considérant comme des personnes mineures et en les plaçant sous la tutelle du gouvernement fédéral. Elle renforce l’autorité exclusive de l’État sur l’utilisation des territoires et leur financement. De plus, certaines clauses empêchent par exemple les autochtones de voter aux élections, de quitter la réserve sans permission ou de boire de l’alcool. La loi connait des amendements en 1951 et en 1985. Les changements apportés en 1985 viennent modifier en partie le statut d’Indien. Aujourd’hui, cette loi assimilatrice régit toujours les Premières Nations du Canada en conférant un statut particulier aux autochtones et en restreignant leurs droits par l’entremise d’autres mesures administratives.Il y a eu beaucoup de divisions, de diasporas, qui nous ont séparés durant l’histoire, comme la loi C-31 qui a abîmé bien des affaires. Il y a des gens qui ne sont jamais revenus dans leur réserve, d’autres sont revenus pour des raisons pécuniaires, comme les taxes foncières ou le fait que tu ne paies pas d’impôts si tu travailles sur la communauté. Moi, à seize ans, je n’habitais pas ici à Wendake, mais je me tenais avec des gens de Wendake, à cause d’une pièce de théâtre qu’on avait faite à la Maison des jeunes où je me suis fait mes amis. Mon cercle d’amis est toujours resté là, j’ai décidé de faire ma vie là.
La Loi sur les Indiens, c’est complexe à expliquer. Pour beaucoup de Québécois encore, c’est une loi qui a été faite par les Indiens. Quand je fais des conférences, les gens me disent, « ouais, mais votre loi… ». Ouais, vous voulez dire la Loi qu’on subit ! Ce n’est pas la Loi qu’on a faite.
On a beaucoup de problèmes. L’un des plus importants, bien sûr, c’est le territoire et les ressources qu’on prélève du territoire. Parce qu’il faut comprendre que le peuple AnishinabegOgabwan n’a jamais cédé ni abandonné son territoire, et nous n’avons pas de traité non plus concernant notre territoire. Ainsi, nous maintenons que nous avons des droits intrinsèques sur cette terre. Le gouvernement du Québec et la Couronne fédérale n’ont en réalité aucun droit pour exploiter le territoire. La réalité est que nos remèdes sont encore dans le territoire et cette réalité devient très importante. Il ne s’agit pas d’exploiter le territoire, mais de l’utiliser de façon durable.
Mobilisation
Rassemblement et mise en action.1Pardonner
Tenir (une offense, une faute) pour nulle, renoncer à punir, à se venger.1Préjugé
Croyance, opinion préconçue, souvent imposée par le milieu, l’époque; parti pris.1 Porter un jugement de valeur, formuler un jugement inconsidéré et définitif sur une personne ou un groupe de personnes sans la ou les connaitre suffisamment.Racisme
Idéologie postulant une hiérarchie des races. Discrimination, hostilité violente envers un groupe humain.1Racisme systémique
La production sociale d’une inégalité fondée sur la race dans les décisions dont les gens font l’objet et les traitements qui leur sont infligés.4Rafle des années soixante
Désigne l’enlèvement à grande échelle, ou rafle, des enfants autochtones à leur domicile, à leur communauté et à leur famille d’origine dans les années 60, ainsi que leur adoption ultérieure par des familles de classe moyenne, la plupart non autochtones, aux États-Unis et au Canada. 3Ils sont venus en avion, ils ont fait « l’inventaire » des petits Indiens sur le territoire : « Combien tu as d’enfants ? » L’année suivante, l’avion revenait les chercher. Tu as six ans, tu ne parles pas français, tu n’as jamais été en ville, tu penses que tu vas faire un tour en avion, mais tu t’en vas dans un pensionnat, une prison. Les parents se font dire : « Je vais l’élever, moi, ton enfant parce que tu n’es pas capable ». Tout ce que les jeunes avaient appris, ce n’est plus bon pour eux : leur spiritualité, leur mode de vie en forêt. Toute la déchirure qu’il y a là-dedans. Plus personne dans le village. Plus de rires d’enfants, plus de pleurs. Une communauté morte. Quand ils reviennent, les enfants ne reconnaissent même plus leurs parents. Un génocide en fin de compte.
Moi, j’ai perdu ma culture un moment donné, quand je suis allée au pensionnat. Quand je suis revenue, c’était plus moi, j’avais honte de mes parents, de ma famille, de ma culture. Je suis partie vers les Blancs, et je suis revenue à 34 ans. J’étais dans la consommation, et j’ai été dans un centre de thérapie à Maniwaki. C’est là que j’ai retrouvé mes racines.
Réserves
Territoires créés par suite des traités, des règlements de revendications territoriales et d’autres ententes qui doivent servir les besoins des Premières Nations.3C’est pas un milieu de vie pour nous. Alors qu’avant, nos gens avaient un grand territoire, ici, c’est un milieu qui n’a pas été voulu par nous. Ça a été instauré par un gouvernement, par une loi qui s’appelle la Loi sur les Indiens. Et ça, c’est plate en maudit. Alors qu’avant, on avait de grands territoires où les gens pouvaient faire des affaires, aller à la chasse, aller se visiter. Ici, on se voit tous les jours. On ne se visite même plus. Ça n’a pas d’allure. C’est comme un enclos. C’est comme s’il y avait des barrières. Elles ne sont pas visibles, mais pour moi, elles sont là.
Résilience
Capacité à surmonter les chocs traumatiques.1Sexisme
Attitude de discrimination fondée sur le sexe.1Stéréotype
Opinion toute faite réduisant les particularités. Préjugés répendus. 1 Généralisation simplifiée appliquée à un groupe entier de personnes, sans tenir compte des différences individuelles.Territoire autochtone
Un territoire autochtone, aussi appelé territoire traditionnel, désigne les liens ancestraux et contemporains qui existent entre des autochtones et une zone géographique. Le concept autochtone de territoire diffère de nombreuses façons des définitions juridiques et politiques canadiennes du terme. L’idée que se font les autochtones du territoire découle d’une vision du monde complexe et spécifique de leur culture. Elle reflète toute une gamme de liens multiformes et de connexions ancestrales avec les lieux depuis des temps immémoriaux.3On était chez nous partout. La forêt c’est notre maison, c’est notre pharmacie, c’est notre garde-manger, c’est notre église, c’est notre école. Tout se faisait là, sur le territoire. C’est pour ça que quand on déménageait en canot, on pouvait partir deux, trois jours, pour aller à une autre place. On ne se sentait pas dépaysés du tout. On était chez nous.
Les peuples autochtones ont le droit d’observer et de revivifier leurs traditions culturelles et leurs coutumes. Ils ont notamment le droit de conserver, de protéger et de développer les manifestations passées, présentes et futures de leur culture, telles que les sites archéologiques et historiques, l’artisanat, les dessins et modèles, les rites, les techniques, les arts visuels et du spectacle et la littérature.
Tradition orale
La tradition orale est le récit de l’histoire transmis par la parole.3Traités autochtones
Au Canada, les traités autochtones sont des ententes reconnues par la Constitution et conclues entre la Couronne et les peuples autochtones. La plupart de ces ententes font état d’échanges qui consistent, pour les nations autochtones, à accepter de partager certains de leurs intérêts relatifs à leurs terres ancestrales moyennant divers paiements et diverses promesses. Les traités constituent le fondement constitutionnel et moral des alliances entre les peuples autochtones et le Canada.3L’intention du gouvernement était de tenter d’éliminer les Indiens. La Loi sur les Indiens était un moyen pour y arriver, l’Église un autre moyen, l’éducation allait nous empêcher de chasser aussi. Ils ont tenté de nous faire disparaitre : ceci doit être très clair. Nous avons été en constante bataille contre différents niveaux de pouvoir qui sont en meilleure position que nous, en ce sens qu’ils peuvent vous arrêter et vous emprisonner, ils détiennent l’autorité, les lois, vous écraseront quand ils le voudront. Ceci rend les choses difficiles, encore aujourd’hui.