Treize questions sur les mythes et les réalités touchant les autochtones du Canada
- La violence, l’alcoolisme et les sévices sur des enfants sont des traits culturels autochtones.
- Les femmes autochtones qui sont victimes de violence conjugale restent avec leur bourreau, car elles ne veulent pas s’en sortir.
- Les femmes autochtones sont plus en sécurité hors de leur communauté.
- Il y a environ 600 000 femmes autochtones vivant au Canada, dont 72 000 dans les communautés et les villes du Québec.
- Les femmes autochtones ont beaucoup plus d’enfants que les femmes canadiennes.
- La majorité des femmes autochtones au pays sont des aînées.
- L’espérance de vie d’une femme québécoise et d’une femme autochtone de la province est sensiblement la même.
- La Loi sur les Indiens, adoptée en 1876, est toujours en vigueur.
- Une femme autochtone au Canada n’est pas plus à risque d’être victime de discrimination qu’un homme autochtone.
- Les femmes autochtones sont en sous-représentation dans la politique de leur communauté.
- Les autochtones auraient un statut qui les favorise sur le plan économique, puisqu’ils ne paient ni impôts ni taxes.
- Les femmes autochtones sont plus à risque de disparaitre ou d’être assassinées que les autres femmes du pays.
- Environ 30 % des femmes autochtones qui sont victimes d’agressions sexuelles dénoncent leur agresseur.
1. La violence, l’alcoolisme et les sévices sur des enfants sont des traits culturels autochtones.
Réalité : Faux.
Le fait que ces problèmes soient rependus ne fait pas de ceux-ci des traits culturels. Ils sont plutôt le reflet de bouleversements identitaires engendrés notamment par les pensionnats. De plus, comme dans toute autre population, ces problèmes sont le reflet de la détresse occasionnée par les conditions de vie défavorables : pauvreté, surpeuplement des logements, faible accès à l’emploi et à l’éducation, etc. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec.
2. Les femmes autochtones qui sont victimes de violence conjugale restent avec leur bourreau, car elles ne veulent pas s'en sortir.
Réalité : Faux.
Les raisons qui expliquent la difficulté pour plusieurs femmes de ne pas dénoncer la violence ou de ne pas quitter leur conjoint violent sont plutôt liées à : - L’absence ou l’insuffisance des ressources locales (plusieurs communautés n’ont pas de centre pour femmes);
- L’absence ou l’insuffisance de logements disponibles (les femmes voulant quitter la violence devront quitter la communauté, ce qui peut être très difficile, surtout si elles ont peu de moyens et plusieurs enfants);
- Le manque de confiance envers les ressources locales (médicales, sociales, de sécurité publique, etc.), car dans les petites communautés, tout le monde se connait et il existe donc des enjeux de respect de la confidentialité indéniable.
GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec.
3. Les femmes autochtones sont plus en sécurité hors de leur communauté.
Réalité : Faux.
Lorsqu’elles se retrouvent à l’extérieur des communautés, elles sont plus vulnérables à la violence. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec.
4. Il y a environ 600 000 femmes autochtones vivant au Canada, dont 72 000 dans les communautés et les villes du Québec.
Réalité : Vrai.
En 2011, on estimait à 71 710 le nombre de femmes ayant une identité autochtone vivant dans les communautés et les villes du Québec. Elles forment environ 1,8 % de la population féminine de la province. En 2006, on dénombrait 600 695 femmes autochtones au Canada. Les femmes et les filles autochtones représentaient cette même année 4 % de l'ensemble de la population féminine canadienne.
CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME (2015). Portrait des Québécoises en huit temps, p. 7.
5. Les femmes autochtones ont beaucoup plus d’enfants que les femmes canadiennes.
Réalité : Vrai.
En 2011, les femmes autochtones avaient en moyenne 2,4 enfants, comparativement à 1,7 enfant pour les autres Canadiennes. MORENCY, Jean-Dominique, et Éric CARON MALENFANT (2014). Variations de la fécondité au Canada selon diverses caractéristiques au recensement: une utilisation de la méthode du décompte des enfants au foyer, Statistique Canada, 19 p., [En ligne]. [http://bit.ly/2bSS16j] (Consulté le 16 juin 2016).
6. La majorité des femmes autochtones au pays sont des aînées.
Réalité : Faux.
En 2011, la moitié des femmes autochtones du Québec sont âgées de moins de 34 ans, soit 9 ans de moins que l’âge médian de la population féminine globale du Québec. Aussi, 22,4 % des femmes autochtones ont 14 ans et moins, comparativement à 15,3 % pour l’ensemble des Québécoises. STATISTIQUE CANADA (2011). Profil de la population autochtone de l’ENM, Québec, [En ligne]. [http://bit.ly/2c3GKkY 11] (Consulté le 16 juin 2016).
INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC (2015). Démographie : le bilan démographique du Québec, 167 p., [En ligne]. [http://bit.ly/1ICpLjq] (Consulté le16 juin 2016).
7. L’espérance de vie d’une femme québécoise et d’une femme autochtone de la province est sensiblement la même.
Réalité : Faux.
En 2012, l’espérance de vie des femmes des Premières Nations à la naissance est de 78 à 80 ans, comparativement à 83,8 ans pour les femmes québécoises. PAYEUR, Frédéric F. (2013). Coup d’œil sociodémographique : la mortalité et l’espérance de vie au Québec en 2012, Institut de la statistique du Québec, no 26, 5 p., [En ligne]. [http://bit.ly/1xJ1zDU] (Consulté le 16 juin 2016).
8. La Loi sur les Indiens, adoptée en 1876, est toujours en vigueur.
Réalité : Vrai.
Elle est toujours en vigueur, bien que certains éléments discriminatoires qui concernaient les femmes aient été éliminés en 1985. Celles-ci perdaient leur statut d’Indiennes si elles se mariaient à des non-Indiens, ce qui les obligeait à quitter leur communauté, ainsi qu’à renoncer à leur héritage et à leurs terres familiales. Malgré les changements, des modifications à cette loi ont créé de nouvelles discriminations envers les femmes. Des clauses limitatives au statut d’Indien favorisent, par exemple, l’exclusion de femmes et d’enfants des réserves, et il existe encore une inégalité des droits patrimoniaux des époux au détriment des femmes. VÉRIFICATEUR GÉNÉRAL DU CANADA (1991). Rapport du vérificateur général du Canada à la Chambre des communes.
9. Une femme autochtone au Canada n’est pas plus à risque d’être victime de discrimination qu’un homme autochtone.
Réalité : Faux.
Un enfant né d’une mère autochtone et d’un père qui, pour une raison ou pour une autre, n’a pas signé le formulaire d’enregistrement de naissance, est considéré comme ayant un seul parent autochtone. Ainsi, selon le statut de la mère, l’enfant risque de ne pas hériter du statut autochtone. Gouvernement du Québec, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec.
10. Les femmes autochtones sont en sous-représentation dans la politique de leur communauté.
Réalité : De moins en moins vrai.
L’année 1992 marque l’élection d’une première femme à la tête d’un conseil de bande. Il s’agit de Jocelyne Gros-Louis, grande chef de la nation huronne. En 2015, les femmes détiennent environ 40 % des sièges dans les conseils de bande du Québec et du Labrador (103 sur 250). Ces élues sont presque toutes conseillères* (1).
11. Les autochtones auraient un statut qui les favorise sur le plan économique, puisqu’ils ne paient ni impôts ni taxes.
Réalité : Faux.
Seuls les membres des Premières Nations qui ont le statut d’Indiens ne paient pas d’impôts ni de taxes, et ce, seulement s’ils habitent dans une réserve ou s’ils travaillent au sein d’une entreprise située dans une réserve. Les autochtones qui vivent hors d’une réserve ainsi que les Inuits paient des taxes et des impôts. En outre, ce « privilège » inscrit dans la Loi sur les Indiens s’accompagne de la négation d’autres droits. Ainsi, les autochtones sont privés du droit de propriété dans les réserves, ce qui constitue une contrainte majeure pour l’accès au crédit et, par conséquent, pour la création d’entreprises. JOBBOOM. La Loi sur les Indiens nuit à l’entrepreneuriat autochtone, [En ligne]. [http://bit.ly/2bzWivW] (Consulté le 15 juin 2016).
12. Les femmes autochtones sont plus à risque de disparaitre ou d’être assassinées que les autres femmes du pays.
Réalité : Vrai.
Bien qu’elles forment 4,3 % de la population féminine, les femmes autochtones représentent 16 % des femmes assassinées au Canada entre 1980 et 2012. En 2013, elles comptent pour 11,3 % des femmes disparues au pays. Gouvernement du Québec, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec. Au moins 8 % des femmes âgées de 15 ans et plus ayant été assassinées entre 2001 et 2011 étaient autochtones, taux qui correspond à deux fois leur taux de représentation dans la population canadienne (4 %). CONDITION FÉMININE CANADA. Mesure de la violence faite aux femmes : tendances statistiques – Principales constatations, [En ligne]. [http://bit.ly/2bNbfab] (Consulté le 15 juin 2016).
13. Environ 30 % des femmes autochtones qui sont victimes d’agressions sexuelles dénoncent leur agresseur
Réalité : Faux.
D’après 89,1 % des répondants autochtones ayant participé à une étude portant sur la violence sexuelle chez les Premières Nations, les victimes ne veulent pas dénoncer leur agression, puisqu’elles refusent de faire appel au système de justice. [http://www.rcentres.qc.ca/files/femmes_autochtones.pdf]
Réalité : Faux.
Le fait que ces problèmes soient rependus ne fait pas de ceux-ci des traits culturels. Ils sont plutôt le reflet de bouleversements identitaires engendrés notamment par les pensionnats. De plus, comme dans toute autre population, ces problèmes sont le reflet de la détresse occasionnée par les conditions de vie défavorables : pauvreté, surpeuplement des logements, faible accès à l’emploi et à l’éducation, etc. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec.
2. Les femmes autochtones qui sont victimes de violence conjugale restent avec leur bourreau, car elles ne veulent pas s'en sortir.
Réalité : Faux.
Les raisons qui expliquent la difficulté pour plusieurs femmes de ne pas dénoncer la violence ou de ne pas quitter leur conjoint violent sont plutôt liées à : - L’absence ou l’insuffisance des ressources locales (plusieurs communautés n’ont pas de centre pour femmes);
- L’absence ou l’insuffisance de logements disponibles (les femmes voulant quitter la violence devront quitter la communauté, ce qui peut être très difficile, surtout si elles ont peu de moyens et plusieurs enfants);
- Le manque de confiance envers les ressources locales (médicales, sociales, de sécurité publique, etc.), car dans les petites communautés, tout le monde se connait et il existe donc des enjeux de respect de la confidentialité indéniable.
GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec.
3. Les femmes autochtones sont plus en sécurité hors de leur communauté.
Réalité : Faux.
Lorsqu’elles se retrouvent à l’extérieur des communautés, elles sont plus vulnérables à la violence. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec.
4. Il y a environ 600 000 femmes autochtones vivant au Canada, dont 72 000 dans les communautés et les villes du Québec.
Réalité : Vrai.
En 2011, on estimait à 71 710 le nombre de femmes ayant une identité autochtone vivant dans les communautés et les villes du Québec. Elles forment environ 1,8 % de la population féminine de la province. En 2006, on dénombrait 600 695 femmes autochtones au Canada. Les femmes et les filles autochtones représentaient cette même année 4 % de l'ensemble de la population féminine canadienne.
CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME (2015). Portrait des Québécoises en huit temps, p. 7.
5. Les femmes autochtones ont beaucoup plus d’enfants que les femmes canadiennes.
Réalité : Vrai.
En 2011, les femmes autochtones avaient en moyenne 2,4 enfants, comparativement à 1,7 enfant pour les autres Canadiennes. MORENCY, Jean-Dominique, et Éric CARON MALENFANT (2014). Variations de la fécondité au Canada selon diverses caractéristiques au recensement: une utilisation de la méthode du décompte des enfants au foyer, Statistique Canada, 19 p., [En ligne]. [http://bit.ly/2bSS16j] (Consulté le 16 juin 2016).
6. La majorité des femmes autochtones au pays sont des aînées.
Réalité : Faux.
En 2011, la moitié des femmes autochtones du Québec sont âgées de moins de 34 ans, soit 9 ans de moins que l’âge médian de la population féminine globale du Québec. Aussi, 22,4 % des femmes autochtones ont 14 ans et moins, comparativement à 15,3 % pour l’ensemble des Québécoises. STATISTIQUE CANADA (2011). Profil de la population autochtone de l’ENM, Québec, [En ligne]. [http://bit.ly/2c3GKkY 11] (Consulté le 16 juin 2016).
INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC (2015). Démographie : le bilan démographique du Québec, 167 p., [En ligne]. [http://bit.ly/1ICpLjq] (Consulté le16 juin 2016).
7. L’espérance de vie d’une femme québécoise et d’une femme autochtone de la province est sensiblement la même.
Réalité : Faux.
En 2012, l’espérance de vie des femmes des Premières Nations à la naissance est de 78 à 80 ans, comparativement à 83,8 ans pour les femmes québécoises. PAYEUR, Frédéric F. (2013). Coup d’œil sociodémographique : la mortalité et l’espérance de vie au Québec en 2012, Institut de la statistique du Québec, no 26, 5 p., [En ligne]. [http://bit.ly/1xJ1zDU] (Consulté le 16 juin 2016).
8. La Loi sur les Indiens, adoptée en 1876, est toujours en vigueur.
Réalité : Vrai.
Elle est toujours en vigueur, bien que certains éléments discriminatoires qui concernaient les femmes aient été éliminés en 1985. Celles-ci perdaient leur statut d’Indiennes si elles se mariaient à des non-Indiens, ce qui les obligeait à quitter leur communauté, ainsi qu’à renoncer à leur héritage et à leurs terres familiales. Malgré les changements, des modifications à cette loi ont créé de nouvelles discriminations envers les femmes. Des clauses limitatives au statut d’Indien favorisent, par exemple, l’exclusion de femmes et d’enfants des réserves, et il existe encore une inégalité des droits patrimoniaux des époux au détriment des femmes. VÉRIFICATEUR GÉNÉRAL DU CANADA (1991). Rapport du vérificateur général du Canada à la Chambre des communes.
9. Une femme autochtone au Canada n’est pas plus à risque d’être victime de discrimination qu’un homme autochtone.
Réalité : Faux.
Un enfant né d’une mère autochtone et d’un père qui, pour une raison ou pour une autre, n’a pas signé le formulaire d’enregistrement de naissance, est considéré comme ayant un seul parent autochtone. Ainsi, selon le statut de la mère, l’enfant risque de ne pas hériter du statut autochtone. Gouvernement du Québec, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec.
10. Les femmes autochtones sont en sous-représentation dans la politique de leur communauté.
Réalité : De moins en moins vrai.
L’année 1992 marque l’élection d’une première femme à la tête d’un conseil de bande. Il s’agit de Jocelyne Gros-Louis, grande chef de la nation huronne. En 2015, les femmes détiennent environ 40 % des sièges dans les conseils de bande du Québec et du Labrador (103 sur 250). Ces élues sont presque toutes conseillères* (1).
11. Les autochtones auraient un statut qui les favorise sur le plan économique, puisqu’ils ne paient ni impôts ni taxes.
Réalité : Faux.
Seuls les membres des Premières Nations qui ont le statut d’Indiens ne paient pas d’impôts ni de taxes, et ce, seulement s’ils habitent dans une réserve ou s’ils travaillent au sein d’une entreprise située dans une réserve. Les autochtones qui vivent hors d’une réserve ainsi que les Inuits paient des taxes et des impôts. En outre, ce « privilège » inscrit dans la Loi sur les Indiens s’accompagne de la négation d’autres droits. Ainsi, les autochtones sont privés du droit de propriété dans les réserves, ce qui constitue une contrainte majeure pour l’accès au crédit et, par conséquent, pour la création d’entreprises. JOBBOOM. La Loi sur les Indiens nuit à l’entrepreneuriat autochtone, [En ligne]. [http://bit.ly/2bzWivW] (Consulté le 15 juin 2016).
12. Les femmes autochtones sont plus à risque de disparaitre ou d’être assassinées que les autres femmes du pays.
Réalité : Vrai.
Bien qu’elles forment 4,3 % de la population féminine, les femmes autochtones représentent 16 % des femmes assassinées au Canada entre 1980 et 2012. En 2013, elles comptent pour 11,3 % des femmes disparues au pays. Gouvernement du Québec, Conseil du statut de la femme (septembre 2016). À la rencontre des femmes autochtones du Québec. Au moins 8 % des femmes âgées de 15 ans et plus ayant été assassinées entre 2001 et 2011 étaient autochtones, taux qui correspond à deux fois leur taux de représentation dans la population canadienne (4 %). CONDITION FÉMININE CANADA. Mesure de la violence faite aux femmes : tendances statistiques – Principales constatations, [En ligne]. [http://bit.ly/2bNbfab] (Consulté le 15 juin 2016).
13. Environ 30 % des femmes autochtones qui sont victimes d’agressions sexuelles dénoncent leur agresseur
Réalité : Faux.
D’après 89,1 % des répondants autochtones ayant participé à une étude portant sur la violence sexuelle chez les Premières Nations, les victimes ne veulent pas dénoncer leur agression, puisqu’elles refusent de faire appel au système de justice. [http://www.rcentres.qc.ca/files/femmes_autochtones.pdf]